Téléréalité ou pas, nous avons tous vu les innocentés d'Outreau s'exprimer devant la commission parlementaire et accuser sans détours leur juge d'instruction de manquements graves.Chacun a découvert qu'il pouvait un jour se retrouver dans la même situation et que la suffisance d'un magistrat pouvait le conduire au pire.A ce sujet il en est un qui ne reviendra pas, et quand bien même on pourrait mettre en avant une certaine fragilité de celui qui n'a pu supporter ce qui lui arrivait, le devoir de celui qui exerce un ascendant n'est-il pas de prévenir ce genre d'extrémités ? Comme il y a des crimes qui sont aggravés parce qu'ils sont exercés par un ascendant, la faute de l'institution judiciaire est aggravée par le même motif.
Rien ne peut réparer une erreur judiciaire car celui qui l'a vécue ne peut pas comprendre ce qui lui arrive.C'est Kafka sans la littérature.Combien sont-ils ceux qui en ont fait les frais, soit exécutés pour un crime qu'ils n'avaient pas commis, soit humiliés et brisés à jamais.
On est coupable ou on ne l'est pas.Si on l'est, le châtiment doit être à la hauteur du crime; mais si on ne l'est pas et qu'on a été condamné sur des présomptions, quelquefois des mensonges... Qu'on s'imagine ce que devient la vie de celui qui est passé par là.
J'ai longtemps pensé que "l'intime conviction" était une bonne réponse quand on n'a pas de certitudes.Je sais maintenant que c'est le plus mauvais critère possible.Au nom de "l'intime conviction" un supposé pyromane vient d'être condamné à 12 ans de prison.Si c'est lui le coupable, le jugement peut déjà passer pour sévère au regard de certaines condamnations pour meurtre.Et si ce n'est pas lui? Lui seul apparemment le sait.Il n'y a pas de moyen terme, c'est 1 ou 0 comme en informatique; alors que dire en plus des jugements en demi-teinte qui traduisent qu'on ne sait pas, qu'on n'est pas sûr, ils devraient disqualifier ceux qui les prononcent.La présomption d'innocence, tellement bafouée semble-t-il dans "l'affaire d'Outreau" doit reprendre tout son sens; mais en revanche pourquoi parlerait-on de présomption d'innocence pour celui qui a été pris en flagrant délit? Cela éviterait peut-être aux policiers qui ont eu parfois tant de mal à prendre quelqu'un "la main dans le sac", de le voir remis en liberté avec l'aide d'un "bon" avocat pour une de ces prétendues fautes de procédure qui font le bonheur des experts en vide juridique.
Le thème des injustices de la Justice est semble-t-il corollairement un créneau porteur comme on dit.La télévision ressort dans le même temps l'affaire Gregory où Mme Villemin, après avoir perdu son enfant, s'est vue injustement accusée du meurtre avec toutes les conséquences psychologiques et physiques que l'on suppose, tout cela doublé du drame de l 'exécution par son mari de celui que les gendarmes tenaient pour responsable .Elles n'en finissent pas la justice et la police de se fourvoyer.Et si comme le véhiculent maintenant les média, le tueur en série Founiret se trouvait dans la région au moment du crime qui a valu à Christian Ranucci d'être guillotiné, il se pourrait bien que l' ancien Président de la République, qui en se référant à son intime conviction, avait refusé de le gracier ne se sente pas très à l'aise si on devait rouvrir l'enquête...
22 janvier 2006
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