13 avril 2006

Grandes marées (suite)











Dire hier que l'Université de Rennes avait repris le chemin des cours, était une vérité éphémère puisqu'on apprend aujourd'hui que le blocage a à nouveau été voté par les moyens que l'on connaît, au grand dam de tous ceux qui n'ont pas envie de perdre leur année universitaire, et qu'on a même vu le Président de l'Université en venir presque aux mains avec la vocifératrice de service.Il faut attendre lundi pour qu'ait lieu un vote à bulletins secrets dont je parie qu'il sera perturbé si ce n'est rendu impossible.Et ailleurs ? même Topo dans d'autres université dites seulement "perturbées" lorsque certaines de leur facs sont complètement bloquées.Il suffit que l'IUT fonctionne presque normalement pour que l'Université ne soit dite que "perturbée".Mais puisque les succès politiques obtenus ont conduit à des surenchères d'exigences, il y a bien un moment où ceux qui en demande toujours plus se verront déboutés par la vox populi et verront leur mouvement finir en eau de boudin.Même Napoléon n'y a pas échappé ,et d'autres après lui.
A l'Ile Grande, les grandes marées étaient spectaculaires et à St Guirec je n'avais encore jamais vu l'oratoire cerné par les eaux, ni à Locquémeau l'eau passer par dessus les parapets. Wahououou!

NB: les photos en grand format dans la page sont celles que Blogger refuse d'agrandir quand on clique sur elles.
on pourra comparer la hauteur d'eau à marée haute devant "Les Flots Bleus"avec celle de la photo du port dans l'article ci-dessous intitulé "Retour à Séhar".

12 avril 2006

grandes marées






Bientôt deux mois que je n'ai pas ajouté un mot à ce blog.Ce ne sont pourtant pas les motifs d'écrire qui manquaient.Tenez, le CPE par exemple.Voilà huit semaines que le tapage a commencé,à tort ou à raison.L'histoire retiendra sans doute que de Villepin a voulu passer son projet en force et que mal lui en a pris.Ceux qui le lui ont reproché le plus sont peut-être ceux qui avaient passé les "35 heures " de la même manière , "35 heures" dont on sait maintenant que ce n'était pas sans doute la meilleure manière de réduire la dette de plus de mille milliards d'euros que nous laisserons à nos enfants et qui s'accroît encore de mille euros par seconde. Soit dit en passant, quand le projet est passé, les candidats aux fameux RTT râlaient qu'en contre-partie on exigeât d'eux un peu plus de souplesse dans la répartition des heures travaillées.Et puis quand il a été question de supprimer ces "35 heures", les mêmes ont protesté qu'il s'agissait d'une régression car ils s'étaient bien habitués à ces nouveaux congés payés. Si on ajoute à cela l'opposition naturelle du patronat à un projet de cette nature,on voit bien qu'aucune réforme n'est vraiment facile à faire en France.
Revenons donc au CPE.Tout a commencé par une mobilisation des étudiants de Rennes avec la bénédiction si ce n'est davantage des syndicats et partis de gauche.L'entêtement du gouvernement a donné des gages à une marée sans cesse grandissante d'opposants au CPE, parfaitement orchestrée par l'UNEF avec les appuis en coulisses des syndicats qui ont trouvé là le moyen de se raccomoder au moment où les choses allaient plutôt mal entre eux.Tout ça c'est de bonne guerre à la rigueur.Où le bât blesse c'est lorsqu'on tente de transformer un mouvement de protestation en révolution et que tous les moyens sont bons pour imposer des directives totalitaires contre les formes démocratiques de décision universellement reconnues.Ainsi les AG verrouillées par l'UNEF décident que le vote à bulletins secrets (pour ou contre le blocage des universités) est illégitime et que seul est "légitime" le vote à mains levées à la fin d'une AG qu'éventuellement on aura fait traîner en longueur pour décourager ceux qui n'ont pas que cela à faire (et qui songent un peu encore à leurs études) et faire en sorte que ne restent plus pour voter -comme pendant la Révolution de 1789- que les plus enragés,boostésen plus par la renommée que leur acquièrent les médias toujours en quête de sujets nouveaux. Et quand a lieu une tentative de recours aux urnes ,celles-ci sont jetées par la fenêtre pour bien faire voir de quel côté est la démocratie.
On aurait pu penser que l'abrogation de fait du CPE ,en cette deuxième décade d'avril, aurait permis aux étudiants de retourner dans leurs facs pour travailler.C'est vrai pour ceux de Rennes qui avaient allumé le feu, ce n'est pas vrai pour tous et on ne sait trop ce qui motive maintenant ces bloqueurs-glandeurs si ce n'est la mauvaise foi.Dans son interview à Télématin avec Mme Françoise Laborde,juste après l'allocution du Premier Ministre maintenant le CPE, M. Julliard président de l'UNEF déclarait "nous demandons le retrait du CPE, c'est tout".De trois choses l'une:
ou bien M.Julliard savait qu'il mentait,
ou bien M.Julliard pense que la parole donnée un jour est périmable dès le lendemain
ou bien M.Julliard est débordé par ses troupes.
Ces grandes marées , qui auront fait reculer la falaise gouvernementale,laissent un goût amer ; il n'en est pas de même pour celles qui offraient dans le même temps des spectacles magnifiques sur ce beau littoral des Côtes d'Armor.